La Belle Abbesse
- Juliette (2012)You are listening to the song La Belle Abbesse by Juliette, in album Rimes Feminines. The highest quality of audio that you can download is flac . Also, you can play quality at 32kbps, view lyrics and watch more videos related to this song.
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Lyrics
Ben quoi vous n'avez donc jamais rien vu
Ou c'est-il que vous me reluquez le corsage?
Allez, les manants, laissez-moi le passage
Et pour la bagatelle on est de la revue
Je les sens vos regards plantés dans mon dos
Mais moi de ce quartier je suis aborigène
Ça me donne bien le droit d'avoir mon sans-gêne
Ça me donne bien le droit le droit d'être un rien crado
C'est vrai ce matin je me suis même pas lavée
Je me suis juste remis un peu de bleu et de rose
Juste pour maquiller quelques ecchymoses
Que la nuit dernière un salaud m'a gravées
Je me suis pas brossé les chicots non plus.
Tiens pour faire comme si redonne-moi une bière
Qu'est-ce que vous dites vous là-bas la rombière?
Reculez-vous si vous trouvez que je pue.
Parce qu'il faudrait pas croire
Que parce que vous me voyez
Accoudée là et sans adresse
Avec tout mon foutoir
Débordant de mes paniers
Que je ne suis rien qu'une drôlesse
Nageant dans sa bière et sa graisse
Une simple épave des bas-quartiers
Non messieurs vous devez saluer
L'impératrice
L'archiduchesse
La belle-en-cuisse
La belle abbesse
Celle qui passe comme une déesse
Provocatrice
Enchanteresse
Et qui crache sur votre pitié.
Encore un petit dernier et puis salut
Il faut que je reparte vers ces rues en pente
Que depuis toujours j'inspecte et j'arpente
Comme si j'y cherchais un trésor perdu
Mais y a pas de trésor y a que de la chiennerie
Des rentiers hargneux et des vilains mômes
Qui se foutent de ma gueule bouffie d'hématomes
Et des accrocs béants dans ma lingerie
La nuit je suis divine au rouge des néons
Fraîche comme les oeillets chourés au cimetière
Que je revends pour le prix d'une rasade de bière
Aux travestis de la rue Germain-Pilon
La nuit c'est là qu'il y a de foutues clartés
Quand un jeune clodo me prends pour une pute
Ferme les yeux, m'enlace, enfin me culbute
Et me laisse heureuse et jambes écartées.
Qui t'es toi d'abord qui se dit mon ami
Un voyeur ou bien un de ces ethnologues
Qui voudrait me fourrer dans son catalogue
Ben je vais peut-être te répondre: j'ai besoin d'un demi?
C'était y a longtemps... Et puis non je sais plus
Je préfère la fermer, rester illusoire
N'être qu'une légende des plus provisoires
Un tag effacé dès qu'il aura plu
Une honte qui passe un cauchemar vécu
Une tête de guignol battant la breloque
Un épouvantail que le vent déloque
Un instant montrant son coeur et son cul.
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