La Naïade

Ma voix est un filet dans lequel ils se prennent
Mon chant est un aimant qui fait perdre le nord
J'attire tous les marins, les chasseurs de baleines
Qui pour ce requiem devront défier la mort
Mélomanes de mer ils s'approchent des brisants
Ils veulent sentir sur eux le souffle de mon chant
Je promets le savoir et la félicité
Pour une somme symbolique
Que tous peuvent acquitter
Et qui n'a pas de prix
Pour vous ce sera la vie
Et l'un y croit si l'autre doute
Certains s'en moquent, les autres écoutent
Mais tous vont succomber au charmes
De la Naïade
Oui tous vont succomber au charme
De la noyade
Ici radio grandes ondes voiles à bâbord
Galère à l'horizon, cool, le prince d'Ithaque
Ajustez vos longues vues, aiguisez vos accords
On le décrit malin, rusé comme un macaque
Ulysse qui vient à nous, qu'aura-t-il inventé
Pour être aux premières loges sans risquer de succomber
Quel vieux cheval de Troie, quel sale tour de cochon
Il aime à consommer sans régler l'addition
Faudra-t-il qu'on entonne
Un air sans qu'il se donne
Et l'un y croit si l'autre doute
Certains s'en moquent, les autres écoutent
Mais tous vont succomber au charmes
De la Naïade
Oui tous vont succomber au charme
De la noyade
Voyez mes soeurs marines c'est un morceau de choix
Torse plein, jambes longues, mais c'est quoi ces ficelles
Visez la poule mouillée ligotée à son mât
Ulysse mon bel Ulysse,tu veux qu'on te flagelle
Viens un peu qu'on te berce, qu'on te roule, qu'on te grise
Crois-tu pouvoir entendre à l'oeil nos vocalises
Héros de pacotille voilà ce qui t'attend
Le silence de la mer et la grève du chant
Pas de concert pour toi
Nous resterons sans voix
Et l'un y croit si l'autre doute
Certains s'en moquent, les autres écoutent
Mais tous vont succomber au charmes
De la Naïade
Oui tous vont succomber au charme
De la noyade
Les vagues l'ont poussé, il a repris sa route
Il racontera plus tard sa piètre mise en scène
Comment il fut le seul, ce dont personne ne doute
Et ce sera sa voix contre celles des sirènes
La vérité, l'amère, triste vérité
C'est que nous aurions tant aimé nous l'attacher
En faire un demi-dieu, mi-homme mi-dauphin
L'entraîner avec nous au royaume des défunts
Tout au fond des abysses
Chanter le nom d'Ulysse
Et l'un y croit si l'autre doute
Certains s'en moquent, les autres écoutent
Mais tous vont succomber au charmes
De la Naïade
Oui tous vont succomber au charme
De la noyade
De la noyade.