Dernière Nuit

Car un jour je serai assis
Loin de tous, affaibli
Trahi et torturé
Par ce corps décharné.

Que toute vigueur aura quitté
Et par mes yeux asséchés
Je contemplerai ces mains
Puis songerai à demain.

Cette absence qui m'effrayait
Je l'accueillerai en paix
Dans ce silence tant attendu
Enfin, les voix se sont tues.

Quand les derniers grands feux
Auront bientôt quitté les cieux
Je t'ouvrirai grand les bras
Toi et moi on s'en ira.

Voici venue ma dernière nuit
Celle qui pour moi ne s'achèvera pas
Voici venue la fin de cette vie
Un dernier souffle, un dernier pas.

Que m'importent à ce moment
Le tumulte et le carnage
De ce monde si bruyant
Qui gronde tel l'orage ?

Que m'importent à ce moment
La douceur et la beauté
D'un univers bien trop grand
Pour être apprivoisé ?

Je les vois ces silhouettes noires
Leur doux sourire, leurs fausses promesses
Leur éternelle patience, soir après soir
A m'attendre de l'autre côté du miroir.

Goûtant maintenant les fruits de leur victoire
Profitant de mon infinie faiblesse
De mon âme au bord du désespoir
Prêts à coucher la fin de mon histoire.

Voici venue ma dernière nuit
Celle qui pour moi ne s'achèvera pas
Voici venue la fin de cette vie
Un dernier souffle, un dernier pas.

Que m'importent à ce moment
Le tumulte et le carnage
De ce monde si bruyant
Qui gronde tel l'orage ?

Que m'importent à ce moment
La douceur et la beauté
D'un univers bien trop grand
Pour être apprivoisé ?

Qu'aurai-je gardé de ces moments
De ces successions d'instants
Qui l'un après l'autre s'envolèrent
Et regagnèrent le néant.

Qu'aurai-je gardé de ces moments
De tous ces souvenirs d'enfants
Ces joies et peines de naguère
Emportées par les vents.

Voici venue ma dernière nuit
Celle qui pour moi ne s'achèvera pas
Voici venue la fin de cette vie
Un dernier souffle, un dernier pas.

Voici venue ma dernière nuit
Celle qui pour moi ne s'achèvera pas
Voici venue la fin de cette vie
Un dernier souffle, un dernier pas.